18 novembre 2025
Artiste caméléon, voix reconnue du rap gabonais, NG BLING s’est confié au micro de Radio Ndougou dans un entretien riche et sincère. Il revient sur son parcours, ses inspirations, sa vision de la scène musicale gabonaise et ses projets à venir.
Propos recueillis par Mika M.
NG BLING, merci d’être avec nous aujourd’hui. Comment vas-tu ?
Je vais bien, merci. Je suis en santé, je suis en vie, et pour moi, ce sont les deux plus grandes richesses qu’on puisse avoir. Le reste, on le construit, on se bat pour l’obtenir. C’est une chance d’être là, de pouvoir continuer à créer et partager.
Tu es présent sur la scène urbaine gabonaise depuis plus de dix ans. Comment décrirais-tu ton évolution artistique ?
Je dirais que mon parcours est un processus évolutif. Je suis quelqu’un qui aime expérimenter, tester de nouvelles choses, apprendre en permanence. Chaque projet est une occasion de me réinventer. Ce qui reste constant, c’est ma volonté de m’appuyer sur des réalités concrètes pour écrire mes textes. Même quand je fais du l’ego trip, j’insère toujours des phrases qui parlent aux gens, qui les touchent parce qu’elles reflètent leur quotidien. C’est ma signature.
Ton titre “Donne-moi seulement le téléphone” est très parlant. Quelle est ta démarche d’écriture ?
Ce morceau est un bon exemple de ce que j’essaie de faire : écrire de manière simple en apparence, mais avec des couches de sens. Derrière chaque phrase, il y a une réflexion, une observation sociale. Ce titre parle de la pression des apparences, des gens qui veulent briller coûte que coûte, quitte à demander un téléphone qu’ils ne peuvent pas s’offrir. C’est une réalité qu’on voit souvent, et je la raconte à ma manière, avec beaucoup de vérité.
Comment trouves-tu l’inspiration pour tes textes ?
L’inspiration est partout autour de moi. Elle vient de mes propres expériences, mais aussi de celles des autres. Je peux être assis à côté de quelqu’un, écouter une histoire, et ça peut devenir une chanson. Tant que je suis vivant, je suis inspiré.
Dirais-tu que le rap est une arme pour dénoncer et sensibiliser ?
Absolument. Mais ce n’est pas seulement le rap, c’est la musique en général. Elle a un pouvoir immense. Une chanson peut te faire réfléchir, te rappeler quelqu’un, te faire prendre conscience de certaines choses. C’est un vecteur d’émotions et de messages. Tout dépend de l’intention de l’artiste. Si tu l’utilises bien, la musique peut être un outil de transformation.
Quel regard portes-tu sur la scène musicale gabonaise actuelle ?
La musique gabonaise a beaucoup de potentiel. Elle est riche, elle est talentueuse. Mais paradoxalement, je trouve qu’on est moins performants aujourd’hui qu’avant. À l’époque, avec peu de moyens, on faisait des choses incroyables. Maintenant, avec les réseaux sociaux, les studios accessibles, on devrait être encore meilleurs. Mais ce n’est pas toujours le cas. Peut-être que l’accessibilité a dilué l’exigence artistique. En tout cas, je pense que notre musique est une pépite qui s’ignore. On peut faire beaucoup plus.
Tu as fait rayonner la musique gabonaise à l’étranger. As-tu conscience de ton impact ?
Oui, j’en suis conscient et reconnaissant. J’ai toujours pris soin de mon image, parce que c’est essentiel. Un artiste, c’est d’abord ce qu’il dégage. Si dix ans après mes débuts, on parle encore de moi, c’est que j’ai su rester cohérent, discipliné et sérieux. Le succès, c’est un pouvoir qu’on te donne. Si tu l’utilises bien, il t’accompagne longtemps. Sinon, il te quitte vite.
Tu sembles entretenir une relation très proche avec ton public. Comment expliques-tu cela ?
Je vois mon public comme une famille. Ce n’est pas parce que j’ai du succès que je suis au-dessus des autres. Je suis un être humain comme tout le monde. Ce lien, je le cultive avec sincérité. Sur les réseaux, je lis les commentaires, je prends en compte les critiques. C’est ce qui me permet de rester connecté, de ne pas perdre le fil.
On peut te décrire comme un artiste caméléon. Est-ce une force ?
Oui, c’est exactement ça. Je m’adapte, je change de couleurs selon les besoins. Je ne veux pas être enfermé dans un seul style. Si vous me parlez de rap, afro, pop urbaine, c’est que j’ai réussi à vous montrer plusieurs facettes. C’est ma manière de rester pertinent, de toucher différents publics sans perdre mon essence.
Quels sont tes projets à venir ?
Je travaille actuellement sur mon prochain album. Il est en cours de préparation, et même si les dates ne sont pas encore fixées, je peux dire que ça avance bien. Je compose beaucoup de morceaux, puis je fais le tri avec mon équipe. Pour l’instant, je ne peux pas dire s’il y aura plus d’afro ou plus de rap, parce que la sélection n’est pas encore arrêtée. Mais je pense qu’il y aura quand même une dominante rap, car j’ai demandé à mon public ce qu’il attendait de moi, et beaucoup m’ont confié qu’ils voulaient retrouver le NG BLING du début. J’ai pris leurs retours au sérieux, j’ai noté les critiques constructives, et je fais la mise à jour en conséquence.
Un dernier mot pour conclure ?
Je veux dire à tous ceux qui me suivent de continuer à partager, à encourager. On est encore au milieu du rêve. J’ai beaucoup d’objectifs à atteindre, et j’espère que l’histoire sera belle jusqu’à la fin.
À écouter également : notre entretien complet sur notre chaîne YouTube.
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